The balance of power between Europeans and South Americans has drastically shifted in favor of Europe since the Bosman ruling of 1995. Recent World Cups have mostly been won by European teams. A decisive turning point in this shift at the expense of South Americans was the Bosman ruling in 1995.
The Bosman ruling originated from a dispute between Belgian player Jean-Marc Bosman and his club, RFC Liège. In 1990, Bosman wanted to leave his club, but at the time, the transfer process was far from simple. Indeed, even when a player’s contract had expired, the buying club still had to pay a fee to sign him. Dunkerque (a Ligue 2 club in France) wanted to recruit Bosman, but the fee demanded by Liège was too high, preventing the transfer from happening. Bosman took the case to the European Court of Justice, and on December 15, 1995, he won, giving birth to the famous Bosman ruling.
This ruling stipulated that from then on, players were free to join the club of their choice once their contract ended. Moreover, players under contract could still move if their release clause was paid by the buying club. Finally, European clubs would no longer face restrictions on the number of European Union players allowed in their squads.
Since the Bosman ruling, European nations have won 5 of the 7 World Cups played (71%), whereas before the ruling, South Americans had won 8 of 15 editions (53.3%). In the 7 World Cups before Bosman (1974–1994), Europeans had a record of 33.3% wins and 26.2% draws against South American national teams. In the 7 tournaments that followed (1998–2022), Europeans posted 40.7% wins and 24.4% draws.
This law had beneficial consequences for all major European football nations (except England), as reflected in their World Cup performances since 1995. France won its first World Cup in 1998, benefiting from the fact that its best players were now playing in Europe’s top clubs, such as Zidane at Juventus or Djorkaeff at Inter Milan. By playing in these prestigious clubs, the French acquired the winning culture they had been missing. They fully reaped the benefits of the removal of restrictions on European players. Of the 22 French players crowned world champions in 1998, 15 were playing outside France, in Europe’s elite clubs.
A little over a decade later, in 2010, Spain also won its first World Cup. Spanish clubs greatly benefited from the Bosman ruling, with the world’s best players joining La Liga. The two Spanish giants, Real Madrid and FC Barcelona, could rely on stars like Thierry Henry, Eric Abidal, Fabio Cannavaro, Pepe, Rafael van der Vaart, Ruud van Nistelrooy, and Arjen Robben—helping them win multiple Champions Leagues. Spanish players, in turn, improved by playing alongside the world’s best and ultimately captured the 2010 World Cup.
Germany also progressed, winning its 4th world title in 2014. Several German players were based abroad: Sami Khedira (Real Madrid), Mesut Özil (Arsenal), André Schürrle (Chelsea), Lukas Podolski (Arsenal), Miroslav Klose (Lazio), and Shkodran Mustafi (Sampdoria). Their exposure to new tactical approaches in Europe’s top leagues helped raise the level of the national team.
Beyond the traditional European powers, the Bosman ruling enabled the rise of new nations on the global stage. At the 2018 World Cup, 70% of Belgium’s squad played in the English Premier League. These players had significantly improved since leaving the relatively weak Belgian league. Belgium finished 3rd in 2018 (their best result ever) and rose to the top of the FIFA rankings. Croatia also emerged, reaching the 2018 World Cup final and the semifinals in 2022, despite having very few players in the Croatian first division. Other nations such as Switzerland, Portugal, Denmark, and Sweden could also rise in future international tournaments as a result of this law.
The Bosman ruling greatly favored European national teams and reversed the balance of power with South America. This trend should become even more pronounced at the next World Cup in the USA, Mexico, and Canada, where teams such as Spain, France, England, Portugal, and Germany will be among the big favorites for the title.
Khalil Hatem
French Version :
L’arrêt Bosman : tournant de la domination mondiale de l’Europe en coupe du monde
Le rapport de forces entre européens et sud-américains a drastiquement évolué en faveur des européens depuis l’arrêt Bosman de 1995.
Les dernières coupes du monde ont tourné dans leur majorité en faveur des européens. Un tournant de cette bascule au détriment des Sud-Américains aura été l’arrêt Bosman de 1995.
L’arrêt Bosman est le fruit d’un litige entre le joueur belge Jean-Marc Bosman et son club, le RFC Liège. En 1990, Bosman voulait quitter son club mais à l’époque, la procédure pour changer de club n’était pas aussi simple qu’aujourd’hui. En effet, même si le joueur était en fin de contrat, le club acheteur devait à l’époque s’acquitter d’une somme pour enrôler le joueur. Dunkerque (club de Ligue 2 en France) voulait recruter Bosman mais la somme demandée par Liège était trop élevée, ce qui empêcha le deal d’aboutir. Bosman porta plainte à la cour de justice européenne et le 15 décembre 1995, il gagnait son procès, ce qui donna naissance à l’arrêt Bosman. Cet arrêt stipulait que désormais les joueurs étaient libres de rejoindre le club de leur choix à la fin de leur contrat. De surcroit, les joueurs pouvaient désormais changer de club, même s’ils étaient sous contrat, sous réserve du paiement d’une clause libératoire par le club acheteur. Enfin, les clubs européens n’auront désormais plus de limite du nombre de joueurs issus de l’Union Européenne au sein de leur effectif.
Depuis l’instauration de l’arrêt Bosman, les Européens ont gagné 5 des 7 coupes du monde jouées (71 %), alors qu’avant l’arrêt les sud-américains en avaient gagnés 8 de 15 (53.3%). Au cours des 7 dernières coupes du monde jouées avant l’arrêt Bosman (1974 à 1994), les européens avaient un bilan de 33.3 % de victoires et 26.2 % de matches nuls dans les rencontres disputées face à des équipes nationales sud-américaines. Tandis que dans les 7 coupes du monde qui ont suivi l’arrêt (1998 à 2022), les européens ont un bilan de 40.7 % de victoires et 24.4 % de matches nuls.
Cette loi a eu des conséquences bénéfiques pour toutes les grandes nations Européennes de football (à l’exception de l’Angleterre), comme en atteste leurs performances en coupes du monde depuis 1995. La France a gagné sa première coupe du monde en 1998, en profitant du fait que ses meilleurs joueurs jouaient désormais dans les meilleurs clubs européens comme Zidane à la Juventus ou Djorkaeff à l’Inter Milan. En jouant dans ces prestigieux clubs, les français ont acquis la culture de la gagne qui leur manquait. Ils ont donc pleinement profité de la fin de la limitation des joueurs communautaires dans les clubs. Parmi les 22 joueurs français qui ont été champions du monde en 1998, 15 d’entre eux ne jouaient pas en France mais dans les meilleurs clubs européens.
Un peu plus d’une décennie plus tard (2010), l’Espagne gagnait son premier titre mondial également. Les clubs espagnols ont grandement profité de l’arrêt Bosman avec les meilleurs joueurs au monde rejoignant les rangs des clubs espagnols. Ainsi, les 2 géants espagnols (le Real Madrid et le FC Barcelone) pouvaient compter dans leurs équipes sur des joueurs comme Thierry Henry, Eric Abidal, Fabio Cannavaro, Pepe, Rafael Van der Vart, Ruud Van Niistelrooy, Arjen Robben… ce qui leur a permis de remporter plusieurs ligues des champions. Les meilleurs joueurs espagnols ont ainsi profité du contact avec les meilleurs joueurs au monde pour s’améliorer et gagner la coupe du monde en 2010.
L’Allemagne a également progressé en gagnant son 4eme titre mondial en 2014. Plusieurs joueurs allemands jouaient leur football à l’étranger : Sami Khedira (Real Madrid), Ozil (Arsenal), Schurle (Chelsea), Podolski (Arsenal), Klose (Lazio) et Mustafi (Sampdoria). L’exposition de ces joueurs à de nouvelles approches tactiques dans les grands championnats européens a contribué à élever le niveau de jeu de la sélection.
En plus des grandes équipes européennes, l’arrêt Bosman a permis l’émergence de nouvelles nations européennes sur l’échiquier mondial. Ainsi, lors de la coupe du monde 2018, 70 % du groupe de la Belgique évoluait dans la premier league anglaise. Ces joueurs ont énormément progressé depuis qu’ils ont quitté le relativement faible championnat de Belgique. Les Belges ont fini 3eme en 2018 (la meilleure performance de leur histoire) et sont premiers au classement FIFA. La Croatie a également émergé grâce a l’arrêt Bosman en atteignant la finale de la coupe du monde 2018 et les demi-finales de celle de 2022 avec très peu de joueurs évoluant en première division croate. Il y a également d’autres nations émergentes comme la Suisse, le Portugal, le Danemark et la Suède qui pourraient émerger en grandes compétitions internationales dans les années à venir des conséquences de cette loi.
L’arrêt Bosman a grandement favorisé les équipes nationales européennes et a renversé le rapport de forces avec les sud-américains. Cette tendance devrait être encore plus accentuée au cours de la prochaine coupe du monde aux USA, au Mexique et au Canada, où des équipes comme l’Espagne, la France, l’Angleterre, le Portugal et l’Allemagne seront les grands favoris pour la victoire finale.
Khalil Hatem
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